Une vitrine pascale
Les Pères de l’Eglise ont eu à se prononcer sur l’origine, discutée à l’époque, du texte de l'Apocalypse. On lui attribue même le qualificatif d’« apocryphe ».
"Les grecs des 4e et 5e siècles ne lui ont pas manifesté un grand intérêt ; ceux de la mouvance d’Antioche, dont Théodoret de Cyr, n’en admettaient probablement pas la canonicité.
Du côté latin, en revanche, Victorin (3e siècle) de Poetovio (actuelle Slovénie), donne le premier commentaire qui nous soit parvenu. Il influencera toute l’exégèse latine jusqu’au Moyen Âge. Victorin tient l’apôtre Jean pour son auteur et en situe la rédaction dans l’île de Patmos avant celle de son évangile. À ses yeux, l’Apocalypse constitue moins une prophétie des fins dernières qu’une récapitulation de l’Écriture, dont le Christ ressuscité révèle le sens.
Au 4e siècle, Tyconius, un Africain dont Augustin apprécie l’exégèse en propose une lecture actualisante et spirituelle. Presque tous les commentateurs postérieurs de l’Apocalypse l’utiliseront : au 6e siècle, Césaire d’Arles, Cassiodore ; au 8e siècle, Bède le Vénérable et Beatus de Liébana." (Jean-Noël Guinot BIBLIA N°83, Le prix de la fidélité, p. 23)
Ce sera aussi l’occasion d’évoquer la figure de saint Augustin à propos duquel œuvres et commentaires seront mis en valeur dans la salle de lecture. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, voici un texte sur "Mille ans. Interprétation allégorique et littérale du millénium de l’Apocalypse", présenté par Diane Brouillet Protée, vol. 27, n° 3, 1999, p. 19-28 évoquant le rapport des Pères de l’Eglise jusqu’à saint Augustin avec le texte de l’Apocalypse désormais attribué à l’apôtre Jean.
Mille ans...