Chronique mars 2014
Des rangées, des travées, des étagères, des piles, combien de couvertures austères ou colorées trouve-t-on dans une bibliothèque ? Mais aussi dans les hangars d’éditeurs, en attente de pilon, dans les grandes librairies ?
Alors, où est la différence ? Évidemment, dans l’usage qui en est fait. Une bibliothèque est ouverte à la pensée religieuse ou profane, ouverte à la création, ouverte à la culture.
Elle accueille tout type de public pour le conseiller, entrer en relation avec lui, le familiariser avec une méthodologie et des outils.
Deux attitudes se dégagent parmi les utilisateurs d’une bibliothèque. La dimension de plaisir, parfois soutenue par la présence d’une exposition. Elle consiste à tourner autour de sujets de prédilection pour enrichir son centre d’intérêt.
Ou la dimension de travail (dont n’est pas exempt le plaisir dans le cas de recherches abouties !). Et c’est là qu’intervient le facteur humain, les "artisans" qui connaissent les fonds, les chemins qui mènent à l’information juste, qui savent utiliser les moyens classiques ou en pointe.
Certes, sur une inspiration soudaine, vous pouvez consulter chez vous votre tablette à 2 heures du matin, mais vous répondra-t-elle en fonction de VOTRE recherche ? du travail déjà accompli ? Fera-t-elle le lien entre des sources documentaires à priori éloignées ? Aura-t-elle l’idée, en cas de document indisponible de vous proposer un ouvrage similaire peut-être même plus récent, plus adapté ? Pas pour l’instant.
Donc ne mélangeons pas tout, et surtout, gardons la tête froide. Les avancées technologiques sont un progrès indubitable en terme de gain de temps, de tendance à l’exhaustivité, d’accès à la connaissance. Pourtant sans travail intellectuel, ces ressources ne sont que partiellement exploitées. Il revient donc aux bibliothécaires d’aider les lecteurs en mettant à leur disposition l’originalité d’une pensée, la pertinence, la critique.
Alors, tant que les robots n’ont pas nivelé le savoir, poussez la porte des bibliothèques pour le plaisir.
Aleth Depaz
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