Chronique Mars 2015


La poésie est à la littérature ce que la religion est à l’humanité : une insurrection permanente !
Il ne s’agit pas d’un genre ou d’une style d’écriture, il s’agit de la parole poétique dans ce qu’elle a de plus dépouillé ; de plus incarné comme cette voix du poète qui, à l’image du prophète dans le désert, crie la véritable aspiration du veilleur en quête de paix ; de plus radical dans une liberté absolue et une attention religieuse à l’autre, comme l’appel lancé par les hommes de foi et de bonne volonté du monde entier au respect de la personne, surtout dans ses états de vie les plus précaires de dépendance : La poésie, comme la religion, est subversive dans la mesure où elle propose à l’homme un chemin pour transcender sa condition et en même temps la vivre plus intensément.
Les livres ne contiennent que très peu de l’intention de l’auteur. Dans la Bible, la Torah, le Coran, il faut lire entre les lignes, retrouver le souffle qui a présidé à l’écriture, il faut interpréter les mots, les phrases, les textes. Dans un poème, il en va de même. Le lecteur est acteur de la portée de l’événement et assume les pensées qui l’ont précédé dans sa propre lecture qui donne à penser le passé et à vivre le présent en visant un avenir toujours à venir.
Comme une errance libertaire des gestes et du regard, les poèmes ré-enchantent le monde et les traces imperceptibles de la Beauté et de l'Espérance deviennent évidence et lumière.
Cette année 2015, la Bibliothèque diocésaine de Bordeaux s'associe au Printemps des Poètes pour lancer un cri de révolte face à la violence et de paix face à l’intolérance dans un florilège mêlant époques, civilisations, provenances.
J.L.
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