L'imaginaire, le merveilleux, la fantasy...
À l’origine, la religion constitue la source du merveilleux. Cependant il est difficile de distinguer le merveilleux des autres éléments auxquels il est mêlé et qui sont empruntés soit aux sciences occultes, soit à l’imagination du narrateur. Dans les civilisations « débutantes » le merveilleux trouve son expression la plus pure ; la Bible, l’épopée, l’Illiade, les chansons de gestes françaises (La Chanson de Roland), le romancero espagnol, ainsi que dans les drames religieux d’Eschyle et les Mystères du Moyen-Age.
Les genres littéraires imaginaires aident, spécialement en ce temps de l’Avent, à s’étonner des textes qui nous sont proposés dans la liturgie de l’Attente et à s’émerveiller de la beauté toujours renouvelée de la Bonne Nouvelle !
L’imaginaire instaure un sens nouveau au réel et permet d’accéder du naturel au surnaturel.
Le merveilleux (du latin « mirabilia », choses incroyables, extraordinaires) est défini par le caractère de ce qui appartient au monde surnaturel. Il renvoie à un monde naïf où le surnaturel n’a pas de limite. Il plonge le lecteur dans un monde organisé par des lois qui ne sont pas de notre monde mais sans surprendre le héros. Il tient une place importante dans la littérature française (la forme la plus populaire rattachée au merveilleux est le conte de fée ou conte merveilleux, mais on le décèle également dans le mythe, la fable, la légende, l’épopée, la « fantasy »). Il y joue un rôle déterminant : depuis les tout premiers textes en langue française, le surnaturel s’est décliné sous différents modes, allant du miraculeux au fantastique, en passant par l’intervention magique ou miraculeuse.
On dit qu’il y a « merveilleux » dans une œuvre littéraire lorsque le surnaturel se mêle à la réalité, le surnaturel étant accepté par le lecteur (contes merveilleux, contes de fées : cf. La Belle au Bois dormant). L’univers merveilleux obéit à ses propres lois : il introduit dans le texte une logique à laquelle le lecteur doit souscrire pour que l’effet magique se produise.
À l’origine, la religion constitue la source du merveilleux. Cependant il est difficile de distinguer le merveilleux des autres éléments auxquels il est mêlé et qui sont empruntés soit aux sciences occultes, soit à l’imagination du narrateur. Dans les civilisations « débutantes » le merveilleux trouve son expression la plus pure ; la Bible, l’épopée, l’Illiade, les chansons de gestes françaises (La Chanson de Roland), le romancero espagnol, ainsi que dans les drames religieux d’Eschyle et les Mystères du Moyen-Age.
Dans « La Chanson de Roland », l’usage du merveilleux chrétien rappelle que la volonté et les forces de l’homme ne sont pas seules en jeu. Ainsi dans Le Génie du Christianisme, Chateaubriand écrit : « Chez les Grecs, le ciel finissait au sommet de l’Olympe et leurs dieux ne s’élevaient pas plus haut que les vapeurs de la terre. Le merveilleux chrétien, d’accord avec la raison, les sciences, et l’expression de notre âme, s’enfonce de monde en monde, d’univers en univers, dans des espaces où l’imaginaire effrayé frissonne et recule ».
Progressivement le rêve envahit la vie quotidienne, le songe s’infiltre dans le monde surnaturel et merveilleux, spiritualise l’événement. Dans les œuvres symbolistes (« Pelléas et Mélisande ») ou surréalistes (« Nadja » d’André Breton) le merveilleux tout chargé d’images analogiques projette les formes et les profondeurs de l’indicible, royaume des « Illuminations » de Rimbaud, des « Chants de Maldoror » de Lautréamont, d’« Alice au pays des Merveilles » de Lewis Caroll.
Le récit merveilleux a d’abord une fonction d’apprentissage pour les enfants. Il permet entre autres à ces derniers de vivre leurs angoisses et d’apprendre à se trouver des alliés dans une situation délicate. Il a ensuite une fonction de contrôle social puisqu’on retrouve souvent une morale à la fin de ces récits.
Une sous-catégorie des littératures de l’imaginaire, la fantasy, se déroule dans un monde inventé, « subcréé », régi par des règles surnaturelles. Le récit peut s’inspirer des mythologies antiques, des contes et légendes de tous pays. Ses origines remontent à l’Angleterre victorienne de la seconde moitié du XIXème siècle. Les plus célèbres représentants en sont J. R. Tolkien avec, entre autres œuvres, Le Seigneur des anneaux ou C. S. Lewis avec Le monde de Narnia.
Les mondes ainsi créés sont symboliques du nôtre et participent à son enrichissement. Ils permettent d’affronter les dangers, les peurs ; ils offrent aussi de voir plus loin, de s’affranchir de la matérialité pour mieux vivre au quotidien, de goûter à la vie passée, présente et future !
Ces auteurs chrétiens ont engendré un nouveau genre littéraire qui redonne toute sa place à la merveille de l’Incarnation, Dieu fait homme, si grand et si proche !
Dans l’attente d’une Merveilleuse Nouvelle tellement inattendue et qui nous aide à espérer en ce monde : Dieu avec nous…
G.M. & J.L.
P.S. Venez à la bibliothèque où une exposition qui illustre ces propos est présente.
Pour voir toutes nos chroniques, cliquez sur l'image ci-dessous