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Le Cantique des cantiques : une ode à l’amour !

Publié le 26 septembre 2022

Chronique de l’automne 2022

Le « Cantique des cantiques », un des plus beaux textes de l’Ancien Testament datant probablement du Vème siècle avant Jésus-Christ, nous parle de l’amour d’un homme et d’une femme et surtout, évoque le thème des fiançailles et des épousailles entre deux êtres amoureux.

Il s’agit d’un poème structuré en plusieurs chants (5 en tout). Il est bref (quelques pages) et constitue un livre de la Bible (Βιβλία : bibliothèque en grec) qui en contient 73. Pourtant, il a suscité une importante littérature aussi bien de traductions que de commentaires dont la Bibliothèque diocésaine se fait l’écho en lien avec une exposition d’artistes du collectif Ensemble Angelico (voir lien site).

Deux chemins pour découvrir le texte du Cantique : d’une part, des tableaux tirés d’un ouvrage contenant des reproductions des gouaches de l’artiste Benn (exerçant dans les années 1970) qui retracent les différents chapitres à partir de dessins aux couleurs pastel remplis de symboles et le texte hébreu en regard ; d’autre part, présentés par tables et vitrines, des livres très nombreux sur ce Livre unique (plus d’une centaine dans le fonds de la Bibliothèque).

Des traductions : Elles sont nombreuses et anciennes (à partir du XVIIème siècle). Parmi les traducteurs se trouvent des personnages illustres comme le Maître de Sacy ou Renan, aux approches contrastées.

Des commentaires : La tradition de l’Église met en valeur aujourd’hui les approches bibliques qui abordent le contenu avec des méthodes exégétiques modernes (historico-critique, narrative…) pour une compréhension objective du texte. Le Christ figure souvent le fiancé ; et l’Église ou l’âme du fidèle incarnent la fiancée. Il existe d’autres interprétations plus littérales autour de Salomon et de la sulamite (originaire de Sunem).

Quant à l’interprétation juive, elle reprend à son compte toute l’histoire du peuple d’Israël qui devient ainsi l’épouse du Dieu unique.

Parmi les commentaires théologiques chrétiens se trouvent ceux des Pères de l’Église (Origène, saint Ambroise de Milan, saint Grégoire de Nysse) qui multiplient homélies, traités, exposés… jusqu’au Moyen-Age (Guillaume de Saint-Thierry, saint Thomas d’Aquin qui n’a pas pu achever son commentaire car il meurt le 7 mars 1274 en cours d’écriture) et de nombreux contemporains à découvrir.

Enfin, à l’école des grands spirituels, cisterciens (saint Bernard et ses successeurs), carmélitains (sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix…), jésuites (Blaise d’Arminjon) et de nombreux poètes, théologiens, philosophes, il est possible de poursuivre la lecture du « Cantique » dans une optique théologique, mystique ou tout simplement anthropologique.

Le visiteur sera peut-être étonné du point de vue des auteurs célèbres comme Victor Hugo ou Voltaire de l’oeuvre biblique.

Vous découvrirez aussi quelques Bibles anciennes (hébraïques, Vulgate, protestante…) remarquables.

En écho, quelques ouvrages d’art sur les créations de Chagall, Matisse ou Boncompain montrent combien cette œuvre poétique a inspiré grands artistes comme grands priants.

En effet, si Dieu n’est jamais cité dans le « Cantique des cantiques », il y occupe le premier plan.

J.L. & G.M.