Une merveille des merveilles de la bibliothèque : la Bible hébraïque éditée par Froben en 1536, restaurée par les bénédictines de l’Abbaye de Maumont, Charente.
Bible hébraïque : Terme usuel qui désigne les Écritures hébraïques. Le mot « Bible » dérive du grec biblion (litt. « le livre »). Cette appelation est l’équivalent exact de l’hébreu ha-sefarim (« les livres »), formule par laquelle la littérature rabbinique qualifie souvent les écrits saints. À l’évidence, cette habitude de langage s’est répandue dès l’époque hellénistique, lorsque les juifs traduisirent leurs livres saints dans la langue vernaculaire.
On trouve d’autres noms hébraïques de la Bible : Sifré ha-qodech (« les livres de sainteté ») ou bien Kitvé ha-qodech (« les écrits de sainteté »). On en fit usage durant toute l’Antiquité et le Moyen-Âge. Ils expriment deux caractères essentiels de ces textes : leur inspiration divine et leur rédaction définitive sous forme d’écrits. Ce dernier aspect se reflète également à travers le mot miqra (litt. « lecture »). Le mot miqra témoigne aussi de la façon dont on étudiait les Écritures en les lisant à haute voix et évoque le fait qu’elles étaient lues publiquement au cours de la liturgie.
Le terme utilisé habituellement en hébreu est Tanak, acronyme qui fait apparaître les initiales des trois subdivisions de la Bible : Torah (Pentateuque), Neviim (Prophètes), Ketouvim (Hagiographes). Les chrétiens recourent à l’appelation « Ancien Testament » afin de distinguer les Écritures hébraïques du Nouveau Testament.
Le texte biblique est rédigé en hébreu avec quelques passages en araméen : deux mots dans la Genèse (31, 47), un verset chez Jérémie (10, 11) et des parties du livre de Daniel (2, 46-7, 25) et d’Esdras (Erza) (4, 8 – 6, 18 ; 7, 12-26) L’hébreu biblique n’a rien d’uniforme, comme on peut s’y attendre vu les diverses époques reflétées par le texte.On y discerne donc plusieurs strates d’évolution de la langue, voire plusieurs dialectes.
Source : Dictionnaire Encyclopédie du Judaïsme, Paris, Cerf, 1993
Johann Froben (forme latinisée : Johannes Frobenius), dit aussi en français Jean Froben, né vers 1460 à Hammelburg Franconie) et mort le 27 octobre 1527 à Bâle, fut un imprimeur et un éditeur important de Bâle.
Après avoir terminé sa carrière universitaire à Bâle, où il fit la connaissance du grand imprimeur Johann Amerbach (vers 1440-1513), il devint en 1490 citoyen de cette ville et y fonda vers 1491 son imprimerie qui fut bientôt connue dans toute l’Europe pour son soin et pour son goût. En 1500 il se maria avec Gertrud Lachner, fille du libraire Wolfgang Lachner qui devint son associé. Il imprima les Biblia integra: summata: distincta: sup[er]eme[n]data vtriusq[ue] testame[n]ti [con]corda[n]tijs illustrata. D’autres travaux importants suivirent, entre autres en 1516 le Nouveau Testament grec Novum Instrumentum omne, diligenter ab Erasmo Rot. Recognitum et Emendatum, dont le texte avait été établi et traduit du latin par l’humaniste Érasme de Rotterdam, dont il devint un grand ami.
Érasme, d’ailleurs, non seulement lui fit imprimer ses propres travaux, mais dirigea ses éditions de Jérôme, Cyprien, Tertullien, Hilaire de Poitiers et Ambroise. C’est son édition du Novum Testamentum traduit en latin et émendé par Érasme (1519) qui fut utilisée par Luther pour sa traduction.
Frobenius eut recours à hans Holbein le Jeune, alors inconnu, pour illustrer ses textes. Cela faisait partie de son dessein d’imprimer des éditions des Pères grecs, mais il mourut en octobre 1527, avant d’avoir réalisé ce projet qui fut très vraisemblablement exécuté par son fils Jérôme Froben (1501-1563) et son beau-fils Nicolas Episcopius.
Son travail à Bâle fit de cette ville au XVI° siècle le centre principal de l’édition de livres allemands. Il existe une lettre d’Érasme, écrite l’année où mourut Frobenius, et qui nous donne un résumé de sa vie et un aperçu de ce qu’il était ; Érasme y signale qu’il avait eu plus de chagrin à la mort de son ami que s’il avait perdu son propre frère, ajoutant que tous les apôtres de la science devaient porter le deuil. La lettre se termine par une épitaphe en grec et en latin.
Son fils Jérôme et ses petits-enfants perpétuèrent l’entreprise.
Il a donné son nom à une école, le Gymnasium Frobenius, à Hammelburg.
Source : Wikipédia